stalker - lucio bukowski lyrics
[couplet 1]
l’œil fixé à l’absence évidente de montre à mon poignet
je laisse p-sser quelques vies d’ici le bus de la demie
à moitié joie, à moitié rien mais, puisque règne l’agonie
je règle l’addition, os broyés et voix au lait caillé
le diable tenant l’arme encore fumante levée sur le monde
fredonne un succès populaire tournant sur une radio de merde
élève une chope à moitié bue d’un beau liquide teinté de vert
le reste, c’est l’imaginaire brouillé étendu sur le monde
les mythes fraudent aux portillons, ils sont un vague espoir
mille fois préférable à leur nihilisme de pauvres bougres
penses-y, le chant des turpitudes s’affale au fond du bouge
la vie dans les iris, je fais le mort que les salauds laissent choir
j’ai traîné le nuit dernière avec nick cave et quelques mauvaises graines
café brûlant dans la gorge, barre en métal à l’âme
dépouillé de terreur au moins pour deux/trois heures au calme
j’entrevois les entrelacs subtils de grâce qu’ils ont maintenus blêmes
[couplet 2]
pugilat général d’ici la fin, budget hollywoodien
les seuls effets spéciaux que je maîtrise sont des figures de style
ne payerai pas ma place, la prendrai et, si j’oscille
me plongerai dans un désert bien plus réel que le saoudien
qu’est-ce que nous cherchons ? c’que nous trouvons est-il un songe ?
nous noyons-nous dans la folie ? la bouée est-elle piégée ?
chaque radeau est à construire, sommes-nous des cités -ssiégées ?
des quatrains sur des ratures, des ratures sur des mensonges
toutes ces idées nous ont brisées
foules aveugles dans un colimaçon
avec chacun son avis mais nulle part un équilibre
alors, oui, nous progressons tel l’unijambiste ivre
et cette fierté sur le front, c’est nos erreurs que nous traçons
la météo n’annonce rien du côté de nos déluges
intérieures sont nos chutes, mais nos chutes nous laissent de marbre
j’n’ai plus vraiment de statut, comme les fruits qui naissent de l’arbre
n’ont pas de carte d’électeur puisque aucun des leurs ne gruge
l’hystérie viendra gonfler les bourses des prophètes
la seule révélation, c’est celle qu’on trahit nos futurs
logique que les gosses veuillent recouvrir leurs plaies de haute couture
et rien n’les arrêtera, ni vos lois ni vos trophées
l’oiseau trimbale sa propre histoire, la mienne mérite-t-elle mieux ?
elle se perd dans des bouquins et dans des idées sur la mort
derrière chaque nativité, la date d’expiration s’amorce
mon requiem, je l’écrirai, mais sûrement pas dans un tel lieu
face à la ville, je dépéris ; entouré de montagnes, renais
l’océan m’offre des armes plus puissantes que l’hydrogène
perdre nos années car la routine resserre nos chaînes
les décisions se figent et l’eau stagnante prend le relais
échappée possible dans une possible échappée
atrophiés, nos sens s’adoucissent et puis se taisent
sculptés dans la glaise du confort et de la graisse
les excréments du leviathan retombés sur nos crânes scalpés
je m’demande pourquoi j’écris, puis me réponds de la fermer
ne me vexe pas pour si peu, il faut savoir prendre sur soi
ainsi la fourmi et les dieux, ainsi le tueur en sursis
remarquez que c’est toujours dans la paix que la guerre naît
interné dans leur foutue liberté de portes ouvertes
je glisse leurs cachetons sous ma langue et les recrache dès qu’ils s’éloignent
tous pris dans le capitonnage, seulement combien témoignent ?
pendant qu’nous crevons en silence, de sang, nos vies en sont couvertes
d’amour aussi et j’imagine que ça fait marrer les démons
le droit chemin est montagneux, il a ses risques et ses lacets
il pourra bien se pendre avec, enterrement au rabais
tout est marché potentiel, des pierres tombales ont des néons
j’envisage de défigurer mon art
pour qu’il voyage anonymement, je connais quelques bons faussaires
qui se chargeront du p-sseport, de la photo et du glossaire
pour mieux bourlinguer, mon frère, je me déleste de mon arme
dans mes découvertes, je me perds
dans mes pertes, je me découvre, j’entends le chuchotement des rois
la bande magnétique crachant “bismillah khan” dans mon effroi
se transforme en évidence sur des chemins sans repère
sans métro ni politique, sans façade, noirci de grâce
sans ego cherchant à écraser le reste sous son poids
l’autre est l’autre et un peu moi, donc il partage mon repas
et un verre de cet alcool, j’ai un excellent single cask
dans le caisson d’un bus de nuit, la ville me paraît un cosmos
entre les phalanges d’un géant, les nations ne sont qu’osselets
frère, nous sommes si peu, être certain, comment j’oserais ?
l’épaisseur d’une feuille de cigarette entre chaos et osmose
ils vivent en achromate, sans nuance ni couleur
la colère régit leurs nerfs telle une soliste intérieure
sur un îlot solitaire, sans répondeur ni bulle d’air
je suis en quête de quiétude, loin des obsessions pécuniaires
je jette mon fils en l’air, le rattrape et il se marre
dire qu’il perdra cette confiance, pris dans un monde de confusions
j’aimerais lui offrir les outils, eux n’ont qu’la bombe et la fusion
alors j’lui chantonne mon amour, à cette heure où l’jour se barre
chacun lutte à son éch-lle, certaines n’ont plus beaucoup d’barreaux
sinon fermant des cellules, où le temps termine le travail
chacun ses matons autant de formes que de cravaches
ils veulent redresser les hommes, ne font que serrer le garrot
dans nos tragédies modernes, le chœur ne la ramène pas
les héros ont des smartphones, des stan smith, des vies clinquantes
le seul grec qu’ils connaissent fait le menu à sept cinquante
tout l’monde s’fout d’s’émanciper, chacun son paradis bourgeois
l’heure viendra où les minutes n’auront plus une seconde à elles
et le trou noir qui nous attire ne serait qu’une mauvaise blague du temps
est-il préférable, mon pote, d’échouer en luttant
que de gagner cette fausse partie dans un néant mutuel ?
je vois mes congénères déçus, s’aimer puis se haïr plus fort
quelle différence entre les deux ? les sentiments se disséminent
être vainqueur selon les règles serait de corrompre ses lignes
il y a mieux qu’vos lois, c’est de n’rien accepter du sort
fabriquer ses composants : aucun tutoriel sur youtube
la victoire sur soi est plus complexe que la poudre
que la lame et que la foudre, que la chatte et que le foutre
le mode d’emploi qu’ils vous vendent, c’est la liberté qui vous dupe
elles sont belles, ces vitrines, ces corps de femmes et ces billets
cerveaux estampillés, valides par d’autres cerveaux cyniques
qui ont maquillé le gouffre entre rampant et zénith
nous vivons dans leurs maquettes depuis nos fondations pillées
je suis les traces qui s’offrent à moi, choisis le trottoir ombragé
cet anonymat, j’y tiens, j’les laisse prendre les coups d’soleil
ils aiment les projecteurs, moi la nuit, donc je manque de sommeil
ferais des rêves plus tard, quelque part dans une rame encr-ssée
juste une seconde prise dans un millénaire
ça suffira pour que la grâce des choses m’élève et me bâtisse
ni mieux ni pire, ces questions n’sont qu’abysses
et, sur un blues kabyle, face à leur matière, je choisirai l’éther
merde, je m’éternise, moi qui voulais faire concis
je m’emporte dans le lyrisme, c’est con mais bénéfique
depuis un café à l’aurore, dans un bar de nuit périphérique
le résultat est le même, je demeure sur la branche qu’on scie
enfoncé dans l’ivresse, je me décante apaisé aussi
entre haydn et bone thugs, sun ra et frédo dard
rien à cirer qu’ils comprennent, pour l’unité, il est trop tard
contrairement à la structure de ce texte, il n’y’aura pas d’baiser
rideau sur la scène, quelques noms au générique
pour une vie, ça suffit bien, puisque la foule avale nos êtres
les recrache en bouillie historique dans des programmes au mètre
qu’ils gavent à l’entonnoir dans des lignées génétiques
garde dans ton giron l’or précieux de l’amitié
aucune histoire de kilomètre, même si l’oubli est un coma
nos morceaux d’vie communs, voici la seule richesse qu’on ait
prendre exemple sur démocrite, tout n’est plus qu’hilarité
et je re-songe à ces immeubles aux terrains goudronnés d’antan
les étés en plein cagnard bouffant des trottoirs sans prio’
les boissons fraîches et les délires dans des descentes à vélo
putain, on a vieilli, maintenant on élève des enfants
voici la plaie des décennies, je crois qu’je suis né nostalgique
du coup, ma quête n’a pas d’avenir mais le présent m’apparaît clair
je fais la part des choses, paix durable et guerre éclair
chacun ses illusions, chacun ses miracles antalgiques
un banc d’oiseaux dessine une pluie de grêle, je note la rime au vol
la reproduis à cette occas’, vous l’entendrez dans quelques mois
où en serai-je alors ? aurai-je déniché quelques voix ?
serai-je en vie ? serai-je envieux ? aurai-je la corde serrée au col ?
parcours l’horizon en terr-sse
cette bière est dégueul-sse, ne m’offre même pas l’arcadie
pas même une ébauche d’utopie, eux règnent sur leur caddie
du coup, j’augmente les doses, chaque jour, élèverai l’ampérage
acharnons-nous encore, mes frères, la vie est résistante
pendant qu’les idiots collaborent, faut bien que l’actionnaire t’encule
te fourgue son soda de merde, ses chaussures à virgule
la servitude en tant qu’modèle de vie n’est même plus hésitante
ne t’attends pas à trouver quelques réponses dans ces lignes
et c’est là qu’ça devient fort, je creuse de plus en plus profond
le tamis ne dévoile rien, j’dois être aveugle et trop con
dans un sens, c’est préférable, comme ne pas débattre sur céline
j’ai bien mon idée sur la croix
le christ aurait regardé ailleurs s’il avait prévu la bombe h
plus de trous dans la planète que dans un festival bondage
le forage se poursuivra vu que la demande s’accroît
estivale attente, la grande motte en guise de subutex
j’remplis des plages, ouais, nos points communs s’arrêtent ici
poèmes et vinyles, du coup, mon art se pétrifie
cond-mne mes idées noires dans le carcan de la presse
je sens venir l’épuis-m-nt du flux de création
les vertèbres écrasées, j’en fais un vibraphone vivant
frappe chaque lamelle, hurlant mon gospel en riant
les divisions se multiplient, voici leurs seules opérations
plus je creuse et plus le tas sur le côté me fait de l’ombre
faut croire qu’le type qui a fait l’everest était coriace
qu’y a-t-il trouvé ? a-t-il laissé son corps las ?
car l’épuis-m-nt dans un but se propage, léger comme l’onde
je lis l’avenir dans mon café froid
mes oracles sont des hymnes carnatiques sous moroder
incantations entre machaut et midnight marauders
m’imprègne du chant des morts, vibration dans mon beffroi
usé par les vents, porteur de hurlements sinistres
mais aussi de cris de joie, chaleur des chansons de l’enfance
les temps changent, et chacun d’eux produira son engeance
les gosses grandissent et, un matin, ils pendront des ministres
si j’excelle dans la noirceur, ce n’est que pour m’en délivrer
ainsi que de vous, ne l’prenez pas pour de l’ingrat-tude
juste le goût de vivre sous de nouvelles lat-tudes
car ma propre plat-tude, j’en ai rempli des livrets
délibérément sans ambition, sinon celle de créer
je ne serai jamais à la mode, comme la suze et l’altruisme
comme un blues noir des années 20 dans un bal sudiste
un poème anarchiste de louis calaferte ou de ferré
ce morceau, comme le reste, s’éteindra
je n’paierai pas la facture, j’m’en fous, j’ai toujours des bougies
tel diogène, j’ai vu un gosse boire dans ses mains et j’ai rougi
de ne pas me contenter de c’que le vent met dans mes bras
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