la route est longue - l'orchestre d'hommes-orchestres lyrics
la route est longue et de mes ongles
je serre la cuisse de ma complice
qui fait des bulles avec sa gueule
des bulles de gomme parfum de rhum
on parle peu, on parle creux
du fond du ventre sentant descendre
le chaud poison qui tourne en rond
comme une chanson à la radio
il fait pas beau
je tiens l’volant avec mes g’noux
c’est pas savant, facile comme tout
nos doigts sur le bras de vitesse
s’enlacent comme à la messe
du bout des doigts le cuir est froid
au creux d’ma main y’a mon destin
que j’garde secret serrant les poings
fermant les yeux sur le ravin
nos paupières couvrent la route en noir
nos lèvres s’entrouvrent, la nuit à boire
on est des bêtes après l’ragoût
avec la tête on cogne le clou
et on s’endort, on fait les morts
avant la mort, avant les cor-
beaux qui nous mordent avec leurs dents
leurs dents de bec sans dent avec
sans dent avec
et l’auto roule comme une poule
sans tête au cou sans rouge aux joues
et nous on dort défiant le sort
qui nous attend dans le décor
l’auto capote et puis déboule
comme une pelote qui se déroule
nos coeurs s’arrachent de sur nos os
comme des apaches nous font la peau
nos coeurs roulent, ils se dessaoulent
et puis s’écroulent sur l’accotement
leurs sangs s’enlacent comme des limaces
qu’aussitôt pousse entre les deux
une fleur à deux pétales bleues
et le temps p-sse, p-sse, p-sse
les moteurs jasent, jasent, jasent de la nuit
de celle-ci
et dans l’ombre des phares une fleur grandit
la route est longue, la route est longue
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