fleur d’automne - dosseh lyrics
[paroles de “fleur d’automne”]
[intro]
eh*eh
eux, ils m’disent que j’suis fort, qu’j’vais surmonter ça comme un guerrier, c’est réel
ils savent pas qu’à chaque pas sur le sol, se dérobe sous mes pieds, ils savent pas, ils savent pas, non
eux, ils m’disent que j’suis fort, qu’j’vais surmonter ça comme un guerrier, han
ils savent pas qu’à chaque pas qu’fais le sol, se dérobe sous mes pieds
et des fois, j’me réveille, la tête remplie de mauvaises idées
puis, j’me console en m’disant que c’est pas parce qu’on ferme les yeux qu’on cesse d’exister
[couplet unique]
j’suis tellement sonné qu’j’sais même plus par quoi j’voulais commencer
si j’dois dire les choses comme elles m’viennent ou si j’dois les romancer
j’ai toujours trouvé les sons sur les daronnes un peu clichés
un peu bateau, un peu facile, un peu cheap, t’sais
à vrai dire, j’suis même un peu gêné d’mettre ça en chanson
p’t*être un peu impudique, même si ça part d’une bonne intention
et j’me connais, j’serai forcément frustré après
parce qu’il m’faudrait tout un album pour bien décrire ma peine
c’est bien la première fois d’ma vie qu’j’ai aussi mal
j’me rappelle encore d’ce foutu appel matinal
tant qu’t’as pas connu ça, tu n’peux qu’imaginer
crois*moi sur parole, à coup sûr, t’imagines mal
j’ai encaissé la mort d’mon père quelques années plus tôt
la mort d’mon cousin likoué juste cinq mois avant elle
elle a pris soin d’lui durant une pige et d’mi d’maladie
allant jusqu’à en oublier d’s’occuper d’elle aussi
et j’crois bien qu’j’tiens ça d’elle le fait de pas s’confier
on veut pas s’plaindre, on veut pas déranger, t’as capté ?
j’m’en veux tellement d’ces fois où j’lui disais : “j’te rappelle après”
et qu’est*ce que j’donnerais pas pour juste en ré*avoir l’occas’
et l’pire, c’est qu’c’était pour elle qu’j’courrais après le cash
mais j’aurais juste dû être plus à l’écoute, pauvre tâche
elle voulait pas m’rajouter du stress avec ses problèmes
et comme un trou d’balle, moi, j’croyais juste qu’elle en avait pas
ma mère, c’était l’genre de personne qui aidait tellement tout l’monde
qu’on s’disait naturellement qu’elle avait pas b’soin d’aide
mais bien sûr, c’est un piège, on a tous besoin d’aide
j’fais quoi maintenant ? là tout d’suite, c’est moi qui ai besoin d’elle
besoin d’ses appels manqués, besoin d’ses réprimandes
son visage fait que d’m’hanter et j’ai les mots qui m’manquent
j’ai les larmes qui montent, j’en veux au monde, au cancer, cette sombre bête immonde
maman, quand j’crie ton nom, pourquoi tu m’réponds pas ?
j’ai fait quelque chose ? qu’est*ce qui a ? t’es fâchée ou quoi ?
combien d’fois j’ai eu des baisses de foi ?
j’commençais tout juste à être fier de te rendre fière et de c’que j’faisais pour toi
à quoi bon triompher si t’es même plus là pour l’voir ?
la vie, c’est beau mais c’est moche, c’est selon son bon vouloir
j’ai l’sourire et des larmes dans la voix quand je parle de toi
j’ai envie d’sombrer mais j’le ferai pas car j’n’ai pas le droit
tu t’es éteint à deux jours d’ton soixante*cinquième automne
mais bon, c’est dieu qui reprend vu que c’est lui qui donne
et qu’il m’en soit témoin, j’ai plus envie de rien
j’me suis jamais senti plus homme que quand j’te faisais tes soins
mon cœur s’est déchiré quand j’t’ai vu affaibli d’la sorte
toi qui avais jamais été malade, ironie du sort
tu m’disais toujours : “do’, fils, t’as trop d’colère en toi”
t’étais ma p’tite paix dans ma grande guerre, ma lueur dans l’noir
j’ai plein d’textos d’condoléances d’number qu’j’connais même pas
j’crois qu’j’ai dû perdre un peu d’poids, j’fais que d’sauter les r’pas
j’ai des remontées acides, mes larmes sont amères
j’m’endors avec en guise d’asmr, des vocaux whatsapp de ma mère
j’aimerais faire savoir au monde combien t’étais unique
comment chaque être qui croisait ton ch’min r’ssentait la lumière
j’ai fait accrocher deux portraits d’papa et toi au salon
parfois, on croirait qu’tu m’regardes, c’est carrément lunaire
t’as toujours été l’seul vrai grand amour du daron
la vérité s’trouve dans c’que les gens taisent, paro
c’soir, j’retire mon bob et ma cape de pirate
et j’m’en vais te pleurer jusqu’à c’que mes yeux s’déshydratent
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