marley - danakil lyrics
[couplet 1]
je suis né dans une famille modeste
l’injustice et la guerre sont des choses que je déteste
j’ai grandi dans les champs à répéter les mêmes gestes
pour gagner un peu d’argent car la misère m’est indigeste
j’n’ai pas connu mon père, il était capitaine
il venait d’angleterre, cette terre n’est pas la mienne
mais ma p-ssion n’est pas là, bientôt je pars de chez moi
j’embr-sse tendrement ma mère qui a tant fait pour moi
où je vais ? je n’sais pas, mais dieu guide mes pas
et je me sens quelque part être quelqu’un à part
tellement de sentiments se bousculent dans mon cœur
qui palpite et grandit en écrasant la peur
la vie me fait mal, je crains pour mes frères et sœurs
je voudrais le bien, mais le mal fait son beurre
moi, je veux jouer de la voix et devenir chanteur
générer de la joie avant que l’espoir ne meure
[pont 1]
j’ai seize ans, je bosse, j’avance avec bravoure
avec des potes, je sors mon premier 45 tours
que la force soit avec moi, le chemin sans détour
le peuple m’entendra, en tout cas, je f’rai tout pour
[couplet 2]
j’ai grandi dans mon ghetto modeste
mon prénom, c’est nesta, et personne ne me teste
je crois, dans la musique, à l’importance des textes
je m’attaque dans mes chansons aux travers que je détecte
je n’aime pas la disco, je la fuis comme la peste
mon son, c’est le roots que je balance même à la messe
quelques galères, mais les morceaux s’enchaînent
dans mon pays, les producteurs véreux se déchaînent
c’est les miettes que j’ram-sse, même si ça m’fait d’la peine
je gagne pas des m-sses, mais qu’est-ce que j’donne de moi-même
sinon, j’adore le football, depuis pet-t, j’suis fou d’balle
j’aime frapper dans la boule pleine balle, et je la traîne ou qu’j’aille
la weed me fait du bien et, même, elle me soulage
elle m’aide à oublier que des chiens nous mettent en cage
me voilà tel que je suis, tel que je compte percer
les échecs, je les essuie, la légende est amorcée
[pont 2]
j’ai trente ans, mes chansons raisonnent
le monde connaît mon nom, et les chiens m’ont à la bonne
mais foutez-moi la paix, je travaille à l’album
je suis un homme puissant, maintenant, appelez-moi “bob”
[couplet 3]
je suis une star, mais je reste modeste
je ne suis pas du style à retourner ma veste
enfant du peuple, je suis né, je le reste
je n’ai jamais subi l’influence des terres de l’ouest
j’aime les femmes qui m’accompagnent, inspirent mon écriture
j’accorde la douceur des mots avec la force des écrits durs
je porte de gros chapeaux, j’aime la weed quand elle est pure
je n’abuse pas de l’argent, juste quelques belles voitures
en concert, c’est incroyable comme les foules se déchaînent
des dates inoubliables et des tournées qui s’enchaînent
partout où je p-sse se créent des marées humaines
mon message n’est pas secret, chaque jour, je le promène
[couplet 4]
j’ai enfin trouvé mon père, il vit en ethiopie
j’ai aussi trouvé ma terre, celle qui a vu naître la vie
les yeux posés sur le monde, je tisse ma philosophie
plus jamais personne au monde l’ayant lue ne l’oublie
malheureus-m-nt, le contexte politique est tendu
à l’approche des élections, les jeunes se tirent dessus
dans la rue, je sais que tous mes frères s’entre-tuent
ça m’écœure, tout ce sang pour deux hommes corrompus
et vient mon tour lorsque ces fous pénètrent dans ma cour
en plein jour, et tapent sur leurs gâchettes comme des sourds
marley -ss-ssiné par deux dingues et un fêlé
nan, ça, c’est du ciné’, remets ton flingue sous scellé
le concert s’ra maintenu et le combat continu
puisque la balle n’a pas ôté l’espoir de ma vue
j’ai encore des choses à dire, encore des choses à faire
c’est pas l’heure de mourir, c’est pas non plus la manière
il y a des gens qui comptent sur moi et, moi, je compte sur les gens
sur les gens intelligents, ce sont les plus dérangeants
c’est avec eux, soudés et solides comme la soudure
que, jusqu’au dernier soupir, on contrera les coups durs
[couplet 5]
un jour, je partirai, mais mon travail restera
natural mystic, mec, y’a des choses qu’on n’explique pas
pourquoi, moi, j’ai senti le besoin d’faire ça ?
pourquoi cette attraction ? pourquoi j’ai pesé ce poids ?
mais voilà, un matin, le destin fait le malin
me prend par surprise et m’injecte son venin
mal aux pieds, je suis crevé, mais les tourneurs veulent tourner
on y va, si je dois mourir, je veux chanter
déjà trente-six ans que j’ai débarqué sur cette terre
1981 marque la fin de mon ère
aujourd’hui, j’aurais soixante ans et des poussières
mais, bon, j’ai réussi, et j’en suis fier
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